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Les cités pavillonnaires, de 1867 à 1939

 

Les cités pavillonnaires sont les témoins d’une évolution notable en matière de confort pour les ouvriers, en comparaison avec les corons. Les compagnies minières, dont l’influence monte en puissance pendant cette période, s’inspirent en effet aux 19ème et au 20ème siècles des théories paternalistes qui prônent l’avantage de la vie au foyer et de l’individualisme, se traduisant par un intérêt grandissant pour les maisons individuelles. Construites selon un plan orthogonal, les maisons, alignées et plus ou moins espacées entre elles, sont jumelles ou regroupent quatre logements. Agrémentées d’un jardin à l’arrière, elles s’éloignent au fil du temps de la chaussée et un jardin prend place aussi à l’avant des maisons, générant des paysages urbains plus aérés et leur conférant un aspect résidentiel parfois proche des espaces pavillonnaires contemporains. Effets de répétition et grandes perspectives sont aussi des caractéristiques paysagères fortes de ces cités pavillonnaires. Aujourd’hui, celles-ci représentent plus de 40% des cités visibles dans le Bassin Minier.

Les cités-jardins, de 1904 à 1939

 

Les théories hygiénistes donnent naissance à de nouveaux concepts d’urbanisme à la fin du 19ème siècle. Porté en particulier par le britannique Howard, le concept de «cité-jardin» se répand en Europe. Ce concept essaie d’instaurer un nouvel équilibre entre la nature et la ville et une attention particulière est alors portée sur la lumière, le végétal, la propreté, les espaces extérieurs et plus généralement au confort. Ces préceptes donnent lieu à des interprétations multiples en Europe. Dans le bassin minier, il se combine aux thèses paternalistes et prend se concrétise par la création de «cités-jardin industrielles», les compagnies voyant dans ce concept un moyen supplémentaire de se différencier les une des autres, mais aussi d’attirer et de contrôler les populations de mineurs.
Formellement, cet urbanisme rompt avec l’orthogonalité des cités pavillonnaires. Le positionnement des maisons sur les parcelles se diversifie, et s’éloignent encore de la voirie. Les voiries deviennent courbes et bordées de plantations, la densité de logements est plus faible, de larges espaces publics (squares, jardins...) généreusement plantés sont créés.
Aujourd’hui, les cités-jardin représentent 9% de l’ensemble des cités du bassin minier.

Les cités modernes, de 1946 à 1970

 

Au lendemain de la guerre, les compagnies minières sont nationalisées et regroupés sous l’entité des Houillères du Bassin Nord- Pas de Calais (HBNPC). Cette nationalisation et le besoin de reconstruire conduisent à une banalisation des constructions : les décisions sont centralisées, la construction s’industrialise, et les logements deviennent les mêmes partout.
La doctrine moderniste de la Charte d’Athènes, portée par des architectes comme le Corbusier et qui est à la base de l’architecture moderne, de même qu’un très forte augmentation du nombre de mineurs et des progrès sociaux (logements accordés aux retraités et aux veuves), poussent les HBNPC à se tourner vers des processus de constructions simples. Ils optent alors pour des constructions rationalisées, épurées (les ornements disparaissent et les variations formelles sont réduites a à leur minimum), normalisées, aux procédés de fabrication et de mise en oeuvre rapides et industrialisés (éléments pré-fabriqués). Ce changement de formes marque en outre le retour de l’industrialisation de la construction des cités, qui avait caractérisé la construction des barreaux de corons. 
Les cités modernes représentent actuellement 25% des cités du bassin minier.

Les équipements

 

Dès le 19ème siècle, les compagnies minières construisent des édifices et équipements au sein des cités ouvrières, renforçant l’aspect «d’enclaves minières» de ces nouvelles centralités urbaines. Ces équipements sont des témoins visibles du patrimoine social lié à la mine.
Groupes scolaires et centres de formation, bâtiments administratifs, stades, établissements sanitaires et médicaux, églises, écoles de musique et autres salles des fêtes sont ainsi créés. En prônant l’autonomie des cités et les loisirs individuels, les compagnies rompaient la communication avec l’extérieur de la cité tout en occupant le temps libre des mineurs, les éloignant ainsi d’éventuelles revendications sociales.

Les corons, de 1825 à 1890

 

Les cités de corons sont les premières formes de l’habitat minier. Elles se composent d’un regroupement de petites maisons ouvrières à un étage, rigoureusement alignées et sont conçues de manière économique. Construites en plein croissance de l’activité minière et pour faire face au déficit en terrain et en logements, elles sont construites à la chaîne et forment des bandes étroites et continues (ou «barreaux») de logements unifamiliaux. Les cités de corons représentent aujourd’hui 25% de l’ensemble des cités du Bassin minier.

Les cités ouvrières, équipements religieux et administratifs

 

Dès le 19ème siècle, avec l’explosion industrielle, les compagnies sont obligées de sédentariser de nouvelles populations de mineurs. Le territoire, alors peu urbanisé, n’est pas en capacité d’absorber cette arrivée massive d’ouvriers. Pour loger ces nouveaux arrivants et leur offrir des conditions de vie décentes (ils logent alors chez l’habitant, dans de fermes, etc), les compagnies minières conçoivent alors un nouveau type d’habitat : les cités ouvrières. Elles se développent, accompagnées d’équipements nécessaires à la vie des ouvriers (églises, écoles, bâtiments administratifs...), à proximité immédiate des puits de fosse, créant par la même de nouvelles centralités urbaines. Cet urbanisme singulier n’a cessé d’évoluer tout au long de l’histoire de l’exploitation minière, les compagnies minières se livrant une concurrence rude pour attirer et sédentariser une main d’oeuvre précieuse, et pour marquer de leur empreinte le territoire. Ce développement des constructions a conduit à une intense densification urbaine, et a transformé profondément les paysages du territoire, en particulier urbains, avec le passage de bourgs agricoles réduits à de véritables villes.Aujourd’hui, l’habitat et les bâtiments associés à la mine sont les témoins du fonctionnement social de l’exploitation minière, des modes de vie des mineurs et de leurs familles, qui, jusque dans leur quotidien, y sont intimement liés.

Cité de la Parisienne, à Drocourt

Cité de la Parisienne, à Drocourt

Cité de la Parisienne, à Drocourt

Cité de la Parisienne, à Drocourt

Cité de la Parisienne, à Drocourt

Cité de la Parisienne, à Drocourt

cité de la Borne aux Loups,Noyelles

cité de la Borne aux Loups,Noyelles

cité de la fosse 10, Rouvroy

cité de la fosse 10, Rouvroy

cité du moulin, Oignies

cité du moulin, Oignies

cité Declercq, Oignies

cité Declercq, Oignies

cité de la fosse 2-2b,Hénin-Beaumont

cité de la fosse 2-2b,Hénin-Beaumont

cité de la fosse 8-8b,Évin-Malmaison

cité de la fosse 8-8b,Évin-Malmaison

Cité Saint-Paul, Carvin

Cité Saint-Paul, Carvin

cité des Bonniers, Oignies

cité des Bonniers, Oignies

cité de la Faisanderie, Libercourt

cité de la Faisanderie, Libercourt

centre de soins, Oignies

centre de soins, Oignies

stade des mines, Carvin

stade des mines, Carvin

église Saint-Louis, Rouvroy

église Saint-Louis, Rouvroy

école (cité Bruno ancienne), Dourges

école (cité Bruno ancienne), Dourges

église Sainte-Barbe, Drocourt

église Sainte-Barbe, Drocourt

salle des fêtes, Dourges

salle des fêtes, Dourges

Pour en savoir plus sur l’habitat minier, un document de la Mission Bassin Minier Nord Pas-de-Calais est à télécharger ici.

PAYSAGES DE LA CAHC

FICHE CONNAISSANCE

Les cités Minières
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